Le Saint-Laurent  est l’une des plus grandes artères navigables du monde et est considéré comme la porte d’entrée maritime de l’Amérique du Nord. Le corridor de commerce Saint-Laurent―Grands Lacs, s’étendant sur une distance de plus 3 700 kilomètres, est une véritable autoroute maritime. La construction de la Voie maritime dans les années 50, s’étendant de Montréal jusqu’au milieu du Lac Érié et comprenant un système de 15 écluses, a notamment permis de relier le centre commercial, industriel et agricole du continent nord-américain aux quatre coins du monde. Le transport maritime  sur le Saint-Laurent est donc vital pour les échanges commerciaux entre le Canada et le reste du monde et joue un rôle crucial dans le développement économique du Québec et du Canada.

Caractéristiques du transport maritime sur le Saint-Laurent

En 2015, pas moins de 8 000 mouvements de navires ont été enregistrés dans le Saint-Laurent, tous types de navires commerciaux confondus (source : Système d’information maritime, bulletin trimestriel, numéro 1, juin 2016). Environ 3 700 d’entre eux ont transité par la Voie maritime durant cette même année (source : Voie maritime du Saint-Laurent Rapport sur le trafic 2016, Corporation de gestion de la Voie maritime).

Les principaux navires de marchandises qui sillonnent le Saint-Laurent sont les laquiers (vraquiers demeurant principalement dans les Grands Lacs), les navires océaniques et les ensembles remorqueurs-chalands (barges).
Dans la Voie maritime du Saint-Laurent, seuls les navires ne dépassant pas une longueur de 222,5 m et une largeur de 23,2 m sont autorisés à transiter en raison des dimensions des écluses. C’est la raison pour laquelle le trafic de la voie navigable (chenal de navigation) entre les Grands Lacs et les ports du Saint-Laurent est largement dominé par les laquiers, spécialisés dans ce qu’on appelle le transport maritime courte distance ou TMCD (transport maritime opérant le long des côtes et dans les eaux intérieures, sans traverser d’océan). (source : Le Transport des marchandises sur le Saint-Laurent depuis 1995; Armateurs du Saint-Laurent).

Le chenal de navigation du Saint-Laurent quant à lui permet à des navires d’une largeur maximale de 44 m (navires post-Panamax) de remonter jusqu’à Montréal (source : Port de Montréal). Les ports du Saint-Laurent servent essentiellement de points de transit pour les marchandises en provenance ou vers les marchés internationaux, avec 75 % du trafic global sur le Saint-Laurent lié aux échanges outre-mer. (sources : Portrait du transport maritime au Québec; Le transport des marchandises sur le Saint-Laurent depuis 1995, Ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des Transports).
Les importations viennent majoritairement d’Europe, d’Amérique centrale, d’Amérique du Sud, d’Afrique et des États-Unis, tandis que les exportations sont destinées surtout à l’Europe, aux États-Unis et à l’Asie-Océanie. (source : Étude sectorielle sur les effectifs maritimes, Comité sectoriel de main-d’oeuvre de l’industrie maritime, 2013)

Le réseau Saint-Laurent―Grands Lacs se caractérise également par son système de transport intermodal très développé, c’est-à-dire relié à d’autres modes de transport, comme le camionnage ou le rail, offrant ainsi de multiples combinaisons pour faciliter le transport des marchandises entre les ports, les consommateurs et les différentes industries du continent nord-américain. (sources : Voie maritime du Saint-Laurent; Armateurs du Saint-Laurent).
Plus particulièrement, le Québec offre :
• Un réseau routier connecté directement aux systèmes autoroutiers ontarien et américain (Interstate)
• Cinq postes frontaliers par lesquels transite la majorité du camionnage vers les États-Unis : Windsor-Détroit – Niagara-Fort Érié – Sarnia – Lacolle – Landsowne
• Plusieurs réseaux ferroviaires, soit celui du Canadien Pacifique (CP), du Canadien National (CN), des Chemins de fer Québec-Gatineau et de CSX Transport
• Trois aéroports internationaux, soit Montréal, Québec ainsi que Montréal-Mirabel, ce dernier étant dédié exclusivement au fret
• Un réseau portuaire commercial composé de 20 ports situés sur l’ensemble du territoire du Québec.

D’ailleurs, on retrouve sur le Saint-Laurent des ports de différentes juridictions, dont des administrations portuaires canadiennes, des ports de Transports Canada, des ports privés et des ports municipaux. Ce réseau est considéré d’une importance stratégique pour le maintien et le développement des échanges commerciaux internationaux via le transport maritime et se compose ainsi (source : Rapport du groupe de travail sur le réseau portuaire stratégique, juin 2016):

11 ports commerciaux nationaux :
• Montréal
• Trois-Rivières
• Bécancour
• Québec
• Saguenay
• Gros-Cacouna
• Baie-Comeau
• Matane
• Gaspé
• Port-Cartier
• Sept-Îles

4 ports commerciaux complémentaires :
• Salaberry-de-Valleyfield
• Côte-Sainte-Catherine
• Sorel-Tracy
• Port-Alfred

5 ports d’intérêt local :
• La Malbaie
• Rimouski
• Forestville
• Chandler
• Havre-Saint-Pierre

Au Québec, certains ports dominent le trafic international en raison de l’importance des économies d’échelle que leurs infrastructures physiques et organisationnelles ainsi que leur achalandage permettent de réaliser.

Les autres ports, de moyenne et de petite taille, sont plutôt impliqués au niveau du trafic national, voire régional, même si une partie de ce trafic est indirectement lié au commerce mondial. En effet, ces ports servent de points de transfert des matières premières vers les ports en eau profonde d’où elles sont expédiées vers des destinations outre-mer.

Afin de déjouer la concurrence, chaque port a développé sa spécialité et a sa place sur l’échiquier du transport maritime en faisant de ce dernier un moyen de transport flexible, fiable et compétitif. Alors que les grands ports sont impliqués dans des chaînes de transport majeures telles que le minerai, le grain, le charbon, et le conteneur, les ports de petite et moyenne taille sont plutôt engagés dans les échanges de matières premières avec les industries locales, l’approvisionnement des collectivités côtières et la distribution régionale de certains produits comme le pétrole, le sel et les cargaisons générales.
(Source : Transformations de l’industrie maritime : Portrait international de développement durable appliqué; Claude Comtois, Brian Slack)

 

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